Notre Dame de L'Amitié - La Madone de Serge Santucci

La Chapelle de Lignou

Information de presse (Docteur Marion Vogth)
La sculpture de bronze plus grande que nature d’une Sainte Marie avec son enfant a quitté la fonderie d’art Strassacker située à Süßen, Bade Wurtemberg (Allemagne), au début du mois de février et a entamé le voyage en direction de l’ouest de la France. C’est en Normandie que la sculpture d’une hauteur de 3,36 mètres et d’un poids de près de 1000 kg trouve sa place sur la tour de l’église Notre-Dame de Lignou. Conçue et modelée en cire par l’artiste français Serge Santucci, la madone remplace à cet endroit, à partir de février 2008, une sculpture précédente du XIXème siècle endommagée par la corrosion qui a du quitter la tour pour des questions de sécurité.
La sculpture ne se caractérise pas seulement par ses dimensions et son emplacement situé à 50 mètres d’altitude. Gagnant d’un concours auquel près de 30 personnes ont participé, Serge Santucci a conçu sa Sainte-Marie, qu’il appelle lui-même avec affection « Notre-Dame de l’amitié », en tant que personnage féminin particulièrement humain et majestueux. Le dynamisme des plis de sa robe fait visiblement allusion à la situation climatique réelle définie par le vent fort. En même temps, le vêtement plus serré à certains endroits souligne le caractère physique compact caché et ainsi particulièrement sensuel du personnage. On retrouve le finissage subtile de la surface par l’artiste dans la différenciation des matérialités : là où l’incarnat est lisse, le tissu de la robe présente une structure particulièrement marquée et les boucles des cheveux sont modelées de manière arrondie.
Les bras tendus, la jeune femme tient son enfant en hauteur, elle le présente pour ainsi dire au ciel. Une mandorle réalisée en acier inoxydable forme un espace dans l’espace pour la sculpture entière. Ce n’est pas la relation mère-enfant qui se trouve au centre de la composition, mais l’élévation. Avec cette Sainte Marie à la fois humaine et authentique et sublime, Santucci parvient à réaliser la représentation pathétique de la liaison accomplie du profane avec la sphère divine sacrée.
Né en 1944 à Salerne dans le Var, Serge Santucci suit à partir de 1967 les cours de Raymond Corbin (Atelier de gravures en médailles) à l’École Supérieure des Beaux-arts à Paris. Dans le cadre du Prix Casa de Velázquez (sculpture), Santucci obtient en 1971 une bourse d’études de deux ans à Madrid : « La sculpture qui sort du monde circulaire éblouit davantage l’œil par sa dimension. Cependant, dans l’envol de son espace, la même pensée et la même recherche d’humanité me guident, telles un bâton d’aveugle dans la confusion des valeurs de notre temps. » (Serge Santucci)
Santucci travaille depuis plusieurs années sur la réalisation de ses œuvres en bronze avec la fonderie d’art Strassacker. La fonderie d’art de Süßen est l’une des fonderies leaders. La fonte du bronze dans sa perfection artisanale et artistique a pour base une expérience recueillie au long de plusieurs décennies et bien sur la créativité et l’innovation technique. L’entreprise familiale fondée en 1919 est dirigée par Edith Strassacker, quatrième génération de fondeur. Dans les ateliers de la société naissent des fontes d’art à la demande de sculpteurs destinées aux espaces publics et aux collectionneurs d’art privés.
Süßen / Heimsbrunn, février 2008